Après des mois de révisions, des heures de coutures et le décryptage de gammes de montage, ça y est!!! J’ai passé l’épreuve coef 10 du cap : l’ep 2 (comprenez Mise en oeuvre de la fabrication de tout ou partie d’un vêtement).
Souvenez-vous, pour l’Ep1, on a eu comme sujet une robe chasuble (très moche). J’avais quelques doutes devant la grande facilité de la robe proposée, de l’avoir en Ep2, et j’avais raison! A la distribution des sujets, surprise! C’est une combi short top canon qui est tombé. Je vous avoue que je suis ravie. Déjà, car coudre cette robe affreuse ne m’aurait vraiment pas plu, et surtout car la combi est vraiment belle. En plus, j’ai cousu 2 pantalons la semaine dernière, alors je me sens en confiance. Par contre, le tissu en crêpe de polyester noir qui glisse va être la difficulté majeure de l’épreuve.
Première journée :
La matinée a été bien remplie entre la lecture du sujet, le découpe du patron, l’épinglage sur le tissu, le découpage et enfin le réglage de la machine. Autant dire que je n’ai pas chômé.
Après une pause dej’ dans le self du lycée de Saint Brieuc (petit retour à l’âge ingrat), il est temps de se remonter les manches et de passer aux choses sérieuses. Je retourne régler la piqueuse plate, qui me résiste. J’ai tout de même réussi à perdre un boitier de canette (qui a roulé au loin), heureusement l’examinatrice à eu pitié de moi et m’en à confié une autre. Ouf! Il faut commencer par thermocoller la ceinture la poche passepoilée et l’emplacement de la fente capucine au dos du short. Sauf qu’il fallait fermer la pince du dos du short avant… Allez, on efface tout et on recommence. Faire cette poche passepoilée m’a pris du temps, car c’est un des points les plus techniques de l’épreuve, et que j’ai voulu bien faire (et surtout amadouer la piqueuse plate). Il y a 10 pinces au total à tracer, épingler, piquer et repasser. De quoi être occupée un bon moment. Le sujet est assez complexe, et on reçoit en cours d’épreuve à 3 reprise de nouvelles directives pour corriger les erreurs du sujet. Comment dire? Ça manque grave de sérieux… C’est en fin de journée que j’ai enfin pu commencer avancer à vitesse plus rapide, et monter les poches à l’italienne. Pour le lendemain, je vais devoir aller a l’essentiel pour avancer plus vite.
Deuxième journée:
Après une bonne nuit de sommeil, je suis regonflée à bloc. En ce début de matinée, je termine de monter les poches italiennes et commence à assembler les pièces pour ensuite tout surjeter. Les étapes avancent et ça me rassure. Avec le crêpe de polyester, on nous a aussi fourni une super belle bande de dentelle festonnée. Je m’applique donc à l’épingler selon la marge demandée et de manière bien précise. Après l’avoir piquée, le stress remonte brusquement. Il ne va pas falloir traîner si je veux pouvoir finir à temps. J’enchaîne le plus vite possible les assemblages du haut avec des montages en fourreau. Et comme je vais trop vite, je fais des erreurs que je dois découdre (comme par exemple coudre les 2 côtés du haut alors qu’il y a un zip, et se rendre compte que j’ai décousu le mauvais côté…).
La pause dej’ m’a redonné l’énergie nécessaire pour repartir du bon pied. Les autres filles sont au même stade que moi, ce qui me rassure. Il me reste encore à assembler le haut de la combi au short, coudre la ceinture, monter les passants, monter le zip invisible, les manches et faire l’ourlet du short à la main. En 4h! Alors, je suis partie plus confiante. J’ai plus pris mon temps et apprécié le matériel à ma disposition. Au moment de monter les passants, je me rend compte d’un énième problème. J’en parle à l’examinatrice, qui en parle à son responsable, qui remonte jusqu’à l’académie. Et encore une erreur. Décidément! On nous conseille même décrire au rectorat pour nous plaindre, tellement c’était lamentable, c’est dire! Les étapes se suivent à peu près sans encombres. Jusqu’à ce que je me rende compte qu’il me reste 30 minutes pour fixer mes fameux passants et faire l’ourlet main. C’est la panique. Un peu compliquer de coudre à la main quand tu trembles… J’ai rendu ma combi pas tout à fait fini car il manque la moitié de l’ourlet d’une jambe.
Conclusion:
J’ai tout donné. Je suis passé par toutes les émotions. Beaucoup de stress. Le matériel n’est pas si simple à appréhender surtout pour passer un examen. Je suis tout de même contente de moi. Ma combi est belle est presque finie. Avec le stress, j’ai surement perdu des points pour les décalages de couture autorisés mais je l’ai fait! Avec le sujet bourré de fautes qu’on a eu, je peux vous dire que ça tient presque du miracle. C’est affligeant tellement ça manque de sérieux. Le sujet n’a évidement pas été testé avant l’examen et on en paie les pots cassés. J’espère qu’ils seront sympa au moment de la notation. Je pense écrire une lettre au rectorat, certaines académies ont eu 30 minutes de plus, temps qu’il me manquait pour terminer.
Je me suis inscrite à cet examen en me disant que ça ne serait pas compliqué. Et bien je me trompais (lourdement). Malgré les heures de révisions, j’en ai bavé. C’est autre chose que de s’entraîner à la maison avec sa machine et un environnement familier. Les machines sont agréables à utiliser, j’ai adoré. Mais ne nous leurrez pas, c’est du matériel pro. Et c’est donc plus complexe à manier, plus sensible, sans oublier que vous êtes épié dans chacun de vos faits et gestes. C’est un diplôme d’Etat, et il faut lui reconnaître sa juste valeur. C’est justement ce qui fait que la récompense ne sera que méritée si je suis reçue. Et pour cela, il faudra patienter jusque début juillet.